L'ectasy influe sur la chimie du cerveau en libérant en particulier une quantité élevée de sérotonine, une substance chimique présente dans le cerveau, qui joue un rôle important sur la régulation de l’humeur, de l’énergie et de l’appétit.
L'ecstasy
En jargon de rue : E, exta, ecsta, xeu, taz, MD, XTC, Adam
Le nom chimique de l’ecstasy est 3,4-méthylènedioxyméthamphétamine, abrégé en MDMA. La composition chimique et les effets de la MDMA sont similaires à ceux de l’amphétamine (un stimulant) et de la mescaline (un hallucinogène).
Le produit vendu sous le nom d’ecstasy contient souvent des drogues autres que la MDMA dont les effets peuvent être similaires ou non à ceux de la MDMA, telles que la caféine, l’éphédrine, les amphétamines, le dextrométhorphane, la kétamine et le LSD. L'ecstasy peut parfois contenir des drogues très toxiques comme le PMA (paraméthoxyamphétamine), qui peuvent être mortelles, même à faible dose. La MDMA influe sur la chimie du cerveau en libérant en particulier une quantité élevée de sérotonine. La sérotonine est une substance chimique présente dans le cerveau qui joue, entre autres, un rôle important sur la régulation de l’humeur, de l’énergie et de l’appétit.
La MDMA a été brevetée en 1913. Dans les années 1970, on l’a utilisée de façon expérimentale, notamment comme complément à la psychothérapie. La possession, le trafic, l’importation ou la fabrication de cette substance sont devenus illégaux au Canada en 1976 et aux États-Unis en 1985.
L’ecstasy est fabriquée dans des laboratoires illégaux. Son procédé de fabrication et sa composition chimique varient d’un laboratoire à l’autre. Le produit vendu sous le nom d’ecstasy contient souvent des drogues inconnues ou d’autres agents de remplissage.
Elle est vendue habituellement sous forme de comprimés ou de capsules à avaler. Elle est également vendue en poudre ; les comprimés peuvent être écrasés puis reniflés. Il arrive aussi, bien que rarement, que cette drogue soit injectée.
Les comprimés d’ecstasy sont de forme, de taille et de couleur différentes. Ils sont souvent estampillés d’un logo comme un papillon ou un trèfle, ce qui leur donne l’apparence d’un bonbon. Ces motifs de « marque » sur les comprimés d’ecstasy ne constituent pas une preuve de la qualité de la drogue, car il arrive que divers fabricants utilisent le même logo. Les imitations de mauvaise qualité sont répandues et il est possible que des comprimés vendus sous le nom d’ecstasy ne contiennent pas de MDMA.
La consommation croissante d’ecstasy comme drogue à usage récréatif a commencé dans les années 1980 aux États-Unis. Elle semble être la drogue de prédilection des jeunes lors de parties qui durent toute la nuit (les « raves »). Cette drogue est encore utilisée par les jeunes dans les boîtes de nuit et lors de fêtes, mais de nos jours son usage s’est répandu parmi d’autres groupes et dans divers milieux.
Selon un sondage mené auprès des élèves ontariens de la 7e à la 12e année, l’usage de l’ecstasy au cours de l’année écoulée est passé de 6 pour cent en 2001 à 3,2 pour cent en 2009. Et d’après un sondage de 2008 auprès des Canadiennes et Canadiens de 15 ans et plus, 1,4 pour cent des répondants avaient consommé de l’ecstasy au moins une fois dans l’année écoulée.
Les effets de l’ecstasy dépendent de plusieurs facteurs, entre autres :
À doses faibles ou modérées, l’ecstasy peut produire des sensations de plaisir et de bien-être. La personne se sent plus sociable et plus proche des autres. Comme tous les stimulants, l’ecstasy procure à son usager l’impression d’un débordement d’énergie et de confiance.
Cependant, même à faible dose, l’ecstasy peut avoir des effets négatifs notables. Quant aux doses plus fortes, elles risquent fort probablement d’intensifier les effets négatifs sans toutefois accroître les effets souhaités. Il s’agit, entre autres, des symptômes suivants : grincements des dents, douleurs aux mâchoires, transpiration, augmentation de la tension artérielle et du rythme cardiaque, anxiété ou crises de panique, vue trouble, nausées, vomissements et convulsions.
Une fois les effets initiaux disparus, les usagers risquent également de ressentir les effets ultérieurs, par exemple, confusion, irritabilité, angoisse, paranoïa, dépression, troubles de la mémoire ou insomnie.
L’ecstasy commence à faire effet normalement dans l’heure qui suit. Ces effets peuvent durer de quatre à six heures. La durée des effets ultérieurs est plus difficile à prédire ; ils risquent de durer pendant des jours, voire des semaines.
Cette drogue prend souvent une importance exagérée dans la vie des usagers. Les signes de toxicomanie comprennent les fortes envies de ressentir les effets de la drogue, une consommation plus importante que voulue et l’utilisation continue, malgré les problèmes qu’elle peut amener.
La tolérance à l’ecstasy s’établit très rapidement. Par conséquent, plus on en consomme, moins on en ressent les effets. Consommer une plus forte dose ne produira peut-être pas les effets escomptés, car l’usage fréquent de cette substance épuise la sérotonine et d’autres substances chimiques du cerveau qui produisent la sensation d’« euphorie » causée par l’ecstasy.
Il existe peu de preuves indiquant que la MDMA entraîne une dépendance physique ou des symptômes de sevrage.
Elle peut l’être. Bien que certaines personnes considèrent l’ecstasy comme une drogue relativement inoffensive, on lui attribue un nombre croissant de décès. Comme c’est le cas pour de nombreuses drogues illégales, ces risques augmentent en fonction de la quantité absorbée et de la fréquence d’utilisation.
La déshydratation et la température excessive du corps sont souvent à l’origine des décès liés à l’ecstasy, en particulier dans le cadre de parties où les jeunes dansent toute la nuit. L’ecstasy fait augmenter la température du corps, la tension artérielle et le rythme cardiaque, ce qui peut entraîner une insuffisance rénale ou cardiaque, des accidents vasculaires cérébraux ou des crises d’épilepsie. On a même signalé des cas de jaunisse et de lésions au foie.
Les personnes souffrant de tension artérielle élevée, de problèmes de cœur ou de foie, de diabète, d’épilepsie ou de n’importe quel trouble mental sont particulièrement vulnérables aux dangers de l’ecstasy. Il y a un danger certain quand ces personnes ne sont pas conscientes du fait qu’elles sont touchées par un tel problème de santé et prennent de l’ecstasy sans se rendre compte qu’elle est susceptible de provoquer les symptômes de ce problème.
Comme c’est le cas de toute drogue illégale vendue dans la rue, on ne connaît pas vraiment la pureté ni la puissance de l’ecstasy. En prenant de l’ecstasy, on n’est pas certain de ce qu’on prend et quels en seront les effets.
Le fait de combiner l’ecstasy à d’autres drogues, illégales ou sur ordonnance, risque de causer une interaction toxique. Plusieurs médicaments sur ordonnance interagissent avec cette substance, dont un type d’antidépresseurs, les inhibiteurs de la monoamine-oxydase (IMAO), et le ritonavir, un inhibiteur de protéase dont on se sert pour traiter l’infection au VIH.
Conduire ou faire fonctionner des machines sous l’effet de l’ecstasy ou de toute drogue accroît le risque de blessure corporelle tant pour les autres.
Selon les études effectuées sur des animaux, l’usage d’ecstasy peut endommager les cellules cérébrales qui produisent la sérotonine. Peu de recherches ont été menées sur les êtres humains ; cependant, certains travaux semblent montrer que l’ecstasy peut causer des lésions cellulaires et altérer la chimie du cerveau humain, entravant des fonctions cérébrales comme l’apprentissage et la mémoire.
Le risque de détérioration causée par la consommation de cette substance serait fonction de la dose et de la fréquence de consommation, mais certaines études semblent suggérer que même l’usage occasionnel d’une petite dose d’ecstasy pourrait endommager les cellules du cerveau qui produisent la sérotonine. On ignore encore la durée exacte des effets et on ne sait pas s’ils sont permanents.
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