Qu’est-ce que l’oxycodone ?
L’oxycodone est un analgésique délivré sur ordonnance – un opioïde comme la morphine, la codéine et la méthadone.
Plusieurs médicaments contiennent de l’oxycodone :
- des médicaments qui associent l’oxycodone à d’autres substances médicamenteuses, dont le Percocet, l’Oxycocet et l’Endocet
- des médicaments à libération immédiate, qui ne renferment que de l’oxycodone, comme l’Oxy.IR
- des médicaments à libération prolongée (LP) qui, euxaussi, ne renferment que de l’oxycodone, dont l’OxyContin (qui n’est plus commercialisé), l’OxyNEO, l’Apo-Oxycodone CR et le PMS-Oxycodone CR.
Créé en 1995, l’OxyContin (aussi connu sous le nom « Oxy ») était destiné à soulager durablement la douleur intense, en évitant aux patients d’avoir constamment à prendre des comprimés. Très largement prescrit, l’OxyContin fut associé à un mésusage et à la toxicomanie, car lorsque le comprimé était écrasé, il était libéré plus rapidement dans l’organisme, ce qui en augmentait l’effet. L’OxyContin, qui a cessé d’être commercialisé au Canada en 2012, a été remplacé par l’OxyNEO, un médicament similaire, mais moins facile à écraser. Cependant, lorsque le brevet de l’OxyContin est arrivé à expiration, des produits semblables ont été mis sur le marché.
Quelle différence y a-t-il entre le Percocet et les comprimés d’oxycodone à libération prolongée?
Le Percocet et l’oxycodone LP soulagent tous deux la douleur, mais tandis que les effets du Percocet durent environ cinq heures, ceux de l’oxycodone LP se font sentir une douzaine d’heures, quand on prend ce médicament tel que prescrit.
Le Percocet contient cinq milligrammes d’oxycodone, qui sont libérés dès l’ingestion, ainsi que de l’acétaminophène (l’ingrédient actif du Tylenol), qui peut provoquer des troubles hépatiques quand on en consomme trop.
Les comprimés d’oxycodone LP (vendus sous différentes marques) ne contiennent que de l’oxycodone. Quand on les prend de la manière prescrite, l’oxycodone est libérée sur plusieurs heures. Au Canada, ces comprimés peuvent renfermer jusqu’à 80 milligrammes d’oxycodone, soit la même quantité que 16 comprimés de Percocet.
Quels sont les effets de l’oxycodone à libération prolongée ?
L’oxycodone LP (vendue sous différentes marques) est un médicament utile pour soulager la douleur intense lorsqu’il est pris tel que prescrit, mais elle comporte de graves risques. Quand on n’a aucune tolérance aux opioïdes ou qu’on a seulement une tolérance limitée, on s’expose à une surdose en avalant des comprimés d’oxycodone. Et la prise d’une quantité de comprimés supérieure à celle à laquelle on est habitué peut aussi causer une surdose.
Le risque s’accroît lorsque, dans le but d’obtenir un « rush », on altère les comprimés en les écrasant, en les mâchant ou en les réduisant en poudre pour les dissoudre afin de se les injecter – toutes des pratiques qui entraînent la libération immédiate de l’oxycodone.
En prenant de l’oxycodone de cette manière, on risque :
- de faire une surdose : Parmi les signes de surdose figurent les difficultés respiratoires, le ralentissement de la respiration et la somnolence profonde. Le risque de surdose s’accroît quand on prend de l’oxycodone en conjonction avec d’autres opioïdes, de l’alcool ou des sédatifs. Une surdose d’oxycodone peut entraîner des lésions cérébrales ou avoir des conséquences fatales. Les personnes qui consomment des opioïdes devraient toujours avoir un kit de naloxone à portée de la main pour pouvoir s’en faire administrer par un ami ou un membre de leur famille en cas d’urgence. La naloxone permet d’atténuer temporairement les effets de la surdose en attendant l’arrivée des secours. Si vous croyez qu’une personne fait une surdose d’oxycodone, composez le 911 !
- d’acquérir une dépendance : Chez les gens qui prennent régulièrement de l’oxycodone pour atteindre l’euphorie, cette sensation s’émousse peu à peu. Mais s’ils cessent d’en prendre, ils ressentent des symptômes de sevrage pénibles. Ils finissent donc par n’avoir plus qu’une idée en tête : s’en procurer de nouveau pour arrêter d’éprouver ces symptômes. Le temps que cela prend pour en arriver là varie d’une personne à l’autre, mais le délai peut être assez bref.
- d’éprouver toutes sortes d’effets très déplaisants : En dehors des symptômes de sevrage, l’oxycodone peut provoquer divers effets secondaires, dont constipation, troubles sexuels, bouffissures, nausées, transpiration excessive, démangeaisons et somnolence.
- de contracter une infection : L’injection d’oxycodone comporte les mêmes risques que l’injection d’héroïne : les personnes qui partagent leurs seringues risquent de contracter le VIH, une hépatite et d’autres infections dangereuses, ou bien d’infecter d’autres personnes.
- de se faire arrêter : Le simple fait d’avoir en sa possession de l’oxycodone qui a été prescrite à quelqu’un d’autre est un acte criminel. On risque d’être condamné et d’avoir un casier judiciaire.
- d’aggraver ses souffrances (personnes pratiquant l’automédication) : En prenant de l’oxycodone pour soulager soi-même une souffrance physique, on ne fait qu’aggraver la situation, car si l’oxycodone peut soulager un temps, la vie devient bien plus difficile une fois qu’on a acquis une dépendance. Et quand on en prend pour atténuer des problèmes psychiques, on ne fait que les masquer au lieu d’y faire face et d’obtenir de l’aide en temps voulu.