Que sont les traumatismes liés à la violence?
Les traumatismes liés à la violence peuvent être causés par des blessures ou de la négligence, généra le ment subies pendant l’enfance. Une femme a peut-être fait l’objet :
- de violence sexuelle ou physique,
- de violence psychologique ou de négligence.
Elle peut éprouver des sentiments accablants de détresse, de peur et d’impuissance.
Les événements traumatisants qui surviennent pendant l’enfance peuvent modifier le fonctionnement du cerveau et du corps. Les traumatismes peuvent affecter les émotions, la mémoire, la pensée, la perception de soi et les relations.
Le plus souvent, les femmes subissent les effets des traumatismes si, enfants, elles se sentaient impuissantes et incapables d’échapper à la violence.
Dans bien des cas, l’agresseur était un membre ou un ami de la famille.
Une femme sur cinq a été victime de violence sexuelle pendant l’enfance. Une femme sur deux a été agressée sexuellement ou a fait l’objet d’une tentative d’agression sexuelle à l’âge adulte. La violence sexuelle touche les femmes de tous les milieux.
Comment les effets des traumatismes se développent-ils?
Les traumatismes sont une réaction normale à la violence. Un grand nombre d’enfants survivent à cette violence en adoptant des mécanismes d’adaptation qu’ils conservent jusqu’à l’âge adulte.
Dans certains cas, les enfants maltraités ne comprennent pas que ce qui leur arrive n’est pas bien. Par contre, ils enregistrent corporellement le danger, et les souvenirs de violence demeurent ancrés dans leur corps d’adulte.
Par conséquent, un grand nombre de femmes victimes de violence réagissent vivement lorsque quelque chose leur rappelle cette violence. Elles peuvent avoir l’impression physique de revivre le traumatisme et avoir des flash-back (des souvenirs pénibles qui leur rappellent soudainement et de façon très nette l’événement qu’elles ont vécu).
Face aux sentiments douloureux qu’elles éprouvent, les femmes réagissent de diverses façons. Par exemple, certaines ont des troubles alimentaires, consomment trop d’alcool ou d’autres drogues ou s’infligent des blessures. Ces comportements peuvent les aider à composer avec les traumatismes pendant un certain temps mais, dans bien des cas, ils ne font que renforcer le sentiment d’isolement ou de dépression et peuvent aggraver les troubles d’angoisse et de sommeil.
Les femmes ayant vécu un traumatisme peuvent avoir l’impression qu’elles ont perdu le contrôle ou qu’elles « deviennent folles ». Elles peuvent se sentir paralysées émotionnellement ou bien elles sont soudain en état d’alerte ou de panique. Elles ne se rendent pas toujours compte qu’elles réagissent à quelque chose qui leur rappelle la violence qu’elles ont connue. Un grand nombre de personnes ne savent pas que la violence subie dans le passé peut les affecter bien plus tard dans la vie et ne font pas le lien entre les effets courants des traumatismes et la violence subie pendant l’enfance.
Comment reconnaître les traumatismes liés à la violence
Les indications se trouvant sur la page couverture sont des effets des traumatismes liés à la violence. Voici d’autres effets courants:
- difficulté à dormir
- crises de panique et d’angoisse
- usage d’alcool ou d’autres drogues
- manger à l’excès, rendre sa nourriture (vomir) ou s’affamer
- avoir le sentiment de ne plus vouloir ou de ne plus pouvoir vivre
- épisodes répétés de violence physique ou sexuelle
- sentiment de haine envers soi-même ou faible estime de soi
- craindre les gens et les relations avec les autres.
Lorsqu’une femme consulte un fournisseur de soins, ce dernier ne sait peut-être pas qu’elle réagit à des traumatismes liés à la violence. Il est possible qu’un diagnostic erroné soit posé à son endroit ou qu’on lui prescrive un traitement qui ne l’aide pas, par exemple l’administration de certains types de médicaments. Dans bien des cas, le fournisseur de soins croit que les effets du traumatisme (p. ex., usage d’alcool et d’autres drogues, dépression) sont le problème plutôt que le résultat d’un traumatisme.