Perte et séparation familiale prolongée chez les enfants et les jeunes réfugiés : Examen des impacts et des besoins en matière de services après la migration
AUTER.E.S Akm Alamgi, Serena Nude, Amjed Abojedi, Kwame McKenzie, Brenda Roche, Michaela Hynie, Manolli Ekra, Branka Agic
Endroit Canada
Résumé
Le nombre d’enfants et de jeunes « non accompagnés » ou « séparés » de leur famille en raison d’une migration forcée ou d’une guerre est en hausse à l’échelle mondiale. Or, il existe peu de données sur les effets de la perte et de la séparation familiales sur le bien-être de cette population et leur établissement après la migration. Cette recherche présente les résultats d’une analyse de la littérature et les données recueillies lors d’entrevues menées auprès de jeunes réfugiés et de fournisseurs de services afin de décrire les impacts de la perte et de la séparation familiales sur ces jeunes. Un grand nombre de jeunes réfugiés sont aux prises avec des troubles de santé mentale, le trouble de stress post-traumatique (TSPT) étant le plus courant chez cette population, suivi de la dépression et de l’anxiété. Les chercheurs ont créé des ressources à l’intention des fournisseurs de services, des décideurs et d’autres chercheurs afin de les aider à soutenir les enfants et les jeunes séparés de leur famille.
Comment cette recherche s’applique-t-elle à mon travail?
Pour favoriser le bien-être mental, il faut notamment atténuer les facteurs de risque et renforcer les facteurs de protection. Comme le TSPT est fréquent au sein de cette population, l’article fait état des facteurs de risque et de protection qui intensifient ou atténuent ce trouble. Parmi les facteurs qui intensifient le TSPT, citons la culpabilité et la honte, l’isolement social, un faible niveau d’alphabétisation et le fait de vivre dans un centre d’accueil pour adultes – les jeunes vivant dans ce genre d’endroit avaient davantage de symptômes de détresse psychologique que ceux vivant dans un centre d’accueil leur étant destiné. Les facteurs de protection comprennent le soutien social et l’aide reçue, notamment pour trouver un logement, demander le statut de réfugié et produire une déclaration de revenus, les programmes de soutien comme le mentorat, les activités récréatives et les programmes artistiques, ainsi que la thérapie cognitivo-comportementale axée sur les traumatismes.
Que dois-je retenir de cette recherche?
Les auteurs ont formulé des recommandations à plusieurs facettes quant aux mesures à prendre pour améliorer le bien-être des jeunes réfugiés séparés de leur famille et répondre à leurs besoins après la migration :
Améliorer l’accès aux soins de santé, particulièrement aux soins en santé mentale, et permettre aux jeunes de recevoir des services dans la langue de leur choix.
Veiller à ce que les services soient abordables et disponibles, offerts dans la langue des clients et tiennent compte des traumatismes, et être conscient de la diversité chez les jeunes réfugiés.
Aider à éliminer les obstacles liés à l’éducation en donnant des conseils sur les programmes postsecondaires et des renseignements sur le processus de demande.
Les services d’emploi ne doivent pas se limiter à une aide pour la rédaction d’un curriculum vitae et la préparation à une entrevue. Ils doivent mettre l’accent sur l’intégration des jeunes réfugiés à la population active canadienne. De plus, les politiques ayant pour but de protéger les jeunes réfugiés contre l’exploitation au travail doivent être renforcées et on doit veiller à leur application.
Prochaine étape
L’équipe de recherche a dressé une liste de services destinés aux jeunes réfugiés offerts à Toronto, Montréal, Vancouver, Calgary et Halifax, ainsi que des services disponibles à la grandeur du pays. Cette liste est le fruit d’une collaboration entre l’équipe de recherche, de jeunes réfugiés, leurs tuteurs, des fournisseurs de services et des membres du personnel des organismes communautaires concernés. Elle aidera les jeunes réfugiés et les fournisseurs de services à repérer les services et à déterminer comment y accéder. De plus, une trousse d’outils aidant à réaliser des recherches auprès des jeunes réfugiés a été créée et un document de politique a été rédigé par un chercheur pair réfugié et un professionnel du droit afin d’encourager la modification des politiques canadiennes concernant les réfugiés. Les auteurs de ce document y formulent des recommandations fondées sur des données probantes.
Pour accéder à ces ressources et à la recherche, et prendre connaissance des défis qu’a dû surmonter une réfugiée, cliquez ici.