Concordance linguistique entre le patient et le médecin et résultats en matière de qualité et de sécurité chez les personnes fragiles recevant des soins à domicile et admises à l'hôpital en Ontario (Canada)
AUTER.E.S Emily Seale, Michael Reaume, Ricardo Batista, et autres
Organisation Faculté de Médecine, Université of Ottawa; Institut du Savoir Montfort, et autres.
Contexte:
Au Canada, un nombre croissant de personnes sont confrontées au défi de vivre dans une situation où leur langue principale n'est pas parlée par la majorité de la population et n'est pas reconnue comme une langue officielle provinciale ou territoriale. On parle alors de situation linguistique minoritaire (e.g. les francophones vivant à l'extérieur du Québec, les anglophones vivant au Québec, et tous les résidents du Canada dont la langue principale est une langue autre que le français ou l'anglais (allophones)).
Lorsque les patients et les médecins parlent la même langue, cela peut améliorer la qualité et la sécurité des soins dispensés. L'objectif de cette étude est de déterminer si la concordance linguistique entre le patient et le médecin est associée aux résultats obtenus à l'hôpital et après la sortie de l'hôpital chez les bénéficiaires de soins à domicile qui ont été admis à l'hôpital.
Méthodes : Cette étude est basée sur une cohorte rétrospective de 189 690 bénéficiaires de soins à domicile qui ont été admis à l'hôpital en Ontario entre 2010 et 2018. la langue des patients (obtenue à partir des évaluations des soins à domicile) a été définie comme étant l'anglais (anglophone), le français (francophone) ou autre (allophone). La langue des médecins a été obtenue auprès de l'Ordre des médecins et chirurgiens de l'Ontario. Les admissions à l'hôpital comme concordantes sur le plan linguistique ont été définies lorsque les patients ont reçu plus de 50 % de leurs soins de médecins parlant la langue principale des patients.
Résultats : Les patients allophones qui ont reçu des soins conformes à la langue présentaient un risque plus faible d'événements indésirables et de décès, ainsi que des séjours hospitaliers plus courts que les patients allophones ayant reçu des soins non conformes à la langue.
Les résultats étaient similaires pour les patients francophones, bien que l'ampleur de l'effet soit plus faible que pour les patients allophones. La concordance ou la discordance linguistique à l'admission à l'hôpital n'était pas associée à des différences significatives dans les résultats après la sortie de l'hôpital.
Conclusion : Les patients qui ont reçu la plupart de leurs soins de la part de médecins parlant la langue principale du patient ont eu de meilleurs résultats à l'hôpital, ce qui suggère que les disparités entre les groupes linguistiques pourraient être atténuées en fournissant aux patients des soins conformes à la langue.
Que dois-je retenir de cette recherche?
Les patients francophones et allophones recevant des soins à domicile et ayant reçu des soins concordants dans leur langue lors de leur admission à l'hôpital ont eu de meilleurs résultats à l'hôpital que leurs homologues ayant reçu des soins discordants dans leur langue.
Les administrateurs d'hôpitaux devraient identifier les patients vivant dans des situations linguistiques minoritaires et envisager de mettre en œuvre des mesures visant à accroître la prestation de soins concordants sur le plan linguistique à ces patients (par exemple, en orientant les patients vers des médecins qui maîtrisent une langue commune).
Prochaine étape?
Il est important que les établissements de soins de santé envisagent de fournir des services aux patients dans les langues qu'ils préfèrent, car cette étude, ainsi que plusieurs autres, montrent que les patients qui ont reçu la plupart de leurs soins de la part de médecins parlant la langue principale du patient ont eu de meilleurs résultats à l'hôpital, ce qui suggère que les disparités entre les groupes linguistiques pourraient être atténuées en fournissant aux patients des soins conformes à la langue.
Les administrateurs d'hôpitaux devraient identifier les patients vivant dans des situations linguistiques minoritaires et envisager de mettre en œuvre des mesures visant à accroître la prestation de soins concordants sur le plan linguistique à ces patients (par exemple, en orientant les patients vers des médecins qui maîtrisent une langue commune).
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