Le tabac est une plante utilisée pour fabriquer des produits contenant de la nicotine, une drogue qui crée une dépendance. Ces produits contiennent aussi de nombreuses autres substances chimiques qui causent de graves problèmes de santé.
Le tabac
Tabac, cigarettes, herbe à Nicot, pétun, perlot, trèfle, chique, kif, shisha, houka, narguilé.
Le tabac est une plante (Nicotiana tabacum et Nicotiana rustica) qui contient de la nicotine, une drogue qui entraîne une dépendance et a des effets à la fois stimulants et dépresseurs.
Les feuilles de tabac servent à fabriquer des produits qui peuvent être consommés de différentes manières, notamment :
Bien que le tabac soit légal, les lois fédérales, provinciales et municipales régissent de façon stricte sa fabrication, sa commercialisation, sa distribution et son utilisation.
Les produits du tabac sont fabriqués à partir des feuilles de la plante de tabac. Les feuilles sont séchées, fermentées et laissées vieillir avant d’être transformées en produits du tabac.
Le tabac était cultivé et utilisé comme herbe sacrée et curative par les peuples autochtones d’Amérique du Nord bien avant l’arrivée des Européens.
De nos jours, la plus grande partie du tabac légalement produit au Canada est cultivé en Ontario, emballé commercialement et vendu aux détaillants par trois sociétés productrices de tabac. Un grand nombre des marques de cigarettes de contrebande bon marché vendues au Canada sont introduites frauduleusement à partir des États-Unis.
Le tabac est préparé différemment selon la façon dont il sera consommé :
Plus de cinq millions de Canadiens fument. La plupart commencent à le faire quand ils ont entre 11 ans et 15 ans.
Le Canada a connu une baisse constante de la consommation de tabac au cours des 50 dernières années :
L’usage du tabac est plus courant chez certains groupes :
La nicotine contenue dans la fumée du tabac atteint rapidement le cerveau où elle agit comme stimulant et provoque une accélération de la fréquence cardiaque et de la respiration. La fumée du tabac réduit également le niveau d’oxygène dans la circulation sanguine, entraînant une chute de la température de la peau. Les nouveaux fumeurs ont souvent des étourdissements et des nausées, toussent ou ont un réflexe nauséeux.
Les effets de la nicotine sur l’humeur sont subtils, complexes et puissants. Certaines personnes sentent que le tabac les rend alertes et les aide à se concentrer, et à se détendre. Des recherches ont démontré que le tabac cause une augmentation de la dopamine, une substance chimique présente dans le cerveau, ce qui accroît le sentiment de plaisir et renforce le désir de continuer à fumer.
Le tabac et la fumée secondaire peuvent irriter les yeux, le nez et la gorge. La fumée du tabac peut provoquer des migraines, des étourdissements, des nausées, la toux et une respiration sifflante, aggraver les allergies et l’asthme. Fumer atténue également le sens du goût et de l’odorat, réduit l’appétit et entraîne la production d’acide dans l’estomac.
Les effets du tabac dépendent des facteurs suivants :
Lorsqu’une personne fume une cigarette, elle en ressent les effets en moins de 10 secondes; ces effets ne durent que quelques minutes.
Le tabac en lui-même ne crée pas une dépendance, mais la nicotine qu’il contient produit une forte accoutumance. Lorsqu’une personne commence à fumer, surtout à un jeune âge, le risque qu’elle développe une dépendance au tabac est assez élevé.
Les nouveaux fumeurs atteignent rapidement une tolérance aux effets initiaux désagréables de la fumée du tabac et, s’ils en apprécient les effets stimulants et agréables, ils risquent de fumer plus souvent. Les personnes qui fument régulièrement ont tendance à fumer un nombre constant de cigarettes par jour. Les Canadiens consomment en moyenne 15 cigarettes par jour.
La nicotinomanie repose sur des facteurs psychologiques et physiques. Les facteurs psychologiques comprennent une sensation de plaisir et de vivacité d’esprit. Le fumeur moyen apprend à compter sur la nicotine pour lui procurer ces sensations. En outre, il acquiert des signaux conditionnés, ou « déclencheurs », qui le poussent à fumer. Par exemple, certaines personnes fument toujours après un repas, en accomplissant certaines tâches, ou encore, lorsqu’elles se sentent déprimées ou anxieuses. Ces déclencheurs donnent lieu à des comportements ou à des habitudes difficiles à changer.
Au nombre des signes d’accoutumance physique à la nicotine, mentionnons :
Les nicotinomanes peuvent développer une tolérance aux effets souhaités. Ils pourraient ne plus prendre plaisir à fumer, mais continuer de le faire pour combler leur état de manque et éviter le syndrome de sevrage de la nicotine.
Les symptômes du sevrage de la nicotine comprennent l’irritabilité, l’agitation, l’anxiété, l’insomnie et la fatigue. Ces symptômes disparaissent en l’espace de quelques semaines. Certaines personnes peuvent être incapables de se concentrer et ressentir un besoin intense de fumer pendant des semaines ou des mois après avoir abandonné le tabac.
Selon des études, les facteurs génétiques jouent un rôle dans la dépendance à la nicotine.
Oui. Le tabac, première cause des maladies et décès évitables au Canada, est considéré comme étant l’un des plus grands problèmes de santé publique. Environ 17 % des décès sont attribuables au tabagisme, que ces personnes fument ou soient exposées à la fumée secondaire.
Lorsque le tabac est brûlé, une substance foncée et poisseuse, appelée « goudron », se forme à partir du mélange de centaines de produits chimiques, dont des poisons qui causent des cancers et des troubles bronchiques. Le goudron se dégage dans la fumée du tabac sous forme de minuscules particules qui endommagent les poumons et les voies respiratoires, et tachent les dents et les doigts. Le goudron est la principale cause des cancers du poumon et de la gorge. (Bien que la nicotine soit le principal ingrédient toxicomanogène de la cigarette, elle n’est pas une cause connue de cancer.)
Le fait de brûler du tabac entraîne aussi la formation de monoxyde de carbone (CO), un gaz toxique, invisible et inodore. Lorsqu’une personne inhale la fumée du tabac, le CO remplace l’oxygène dans les globules rouges du sang. Tandis que la nicotine provoque une accélération de la fréquence cardiaque, forçant ce dernier à travailler davantage, le CO le prive de l’oxygène supplémentaire dont le cœur a besoin. C’est pourquoi le tabagisme est l’une des plus importantes causes des maladies du cœur.
La nicotine est elle-même extrêmement toxique. L’absorption d’environ 40 mg de nicotine pure, soit en gros la quantité qui se trouve dans deux cigarettes, est mortelle. Cependant, si une personne fume une cigarette, la majeure partie de la nicotine est brûlée, et la personne n’en absorbe qu’entre 1 et 4 mg. De même, la quantité de nicotine absorbée au moyen d’un timbre ou d’autres thérapies de remplacement de la nicotine utilisées pour la désaccoutumance au tabac est bien inférieure au niveau considéré comme toxique.
Conformément aux lois canadiennes, la quantité de goudron, de nicotine et de monoxyde de carbone doit figurer sur les paquets de cigarettes. Dans le temps, on pensait que les cigarettes contenant moins de goudron et de nicotine étaient moins nocives. Cependant, les recherches montrent que les cigarettes dites « légères » sont tout aussi susceptibles de cause des maladies.
La fumée secondaire du tabac est reconnue comme un danger pour la santé, ce qui a entraîné des restrictions quant aux endroits où les gens peuvent fumer. Les infractions aux lois sur le tabac peuvent entraîner des amendes et des peines d’emprisonnement.
Toutes les formes de tabac présentent des risques à long terme pour la santé. Le risque est le plus élevé pour les personnes qui consomment du tabac fumé, en particulier les cigarettes. Le risque d’effets à long terme augmente en fonction du nombre de cigarettes fumées et de la durée du tabagisme.
Le tabac :
Nombre des risques et dangers du tabagisme s’appliquent aussi aux personnes qui sont exposées à la fumée secondaire du tabac. L’exposition à long terme à la fumée secondaire :
L’usage de produits du tabac qui ne sont pas fumés, comme le tabac à priser et le tabac à chiquer, est lié à une augmentation des risques de cancer de la bouche, de gingivite et de caries.
Au bout de quelques années, les personnes qui arrêtent de fumer peuvent en général avoir un état de santé comparable à celui de personnes n’ayant jamais fumé, en particulier si elles arrêtent à un jeune âge. Dans certains cas, plusieurs tentatives peuvent être nécessaires pour arrêter de fumer. Par conséquent, il est important de continuer d’essayer.
Les aides antitabagiques, appelées thérapie de remplacement de la nicotine (TRN), peuvent soulager les symptômes de sevrage et réduire les envies de fumer. Ces produits, comme les timbres, la gomme, les inhalateurs, les pastilles et les vaporisateurs nasaux, contiennent de la nicotine, mais aucune des toxines que contiennent les produits de tabac fumé.
Certains médicaments qui ne contiennent pas de la nicotine peuvent aider les gens à se désaccoutumer au tabac. Il s’agit du bupropion (Zyban) et de la varénicline (Champix), tous deux disponibles sur ordonnance.
Au Canada, la cytisine, une substance chimique produite naturellement par les plantes de la famille des légumineuses, a été approuvée en 2017 pour la vente libre pour la désaccoutumance du tabac. Elle est moins chère que la thérapie de remplacement de la nicotine ou les médicaments sur ordonnance.
Dans certains cas, réduire le nombre de cigarettes avant de cesser de fumer atténue les symptômes de sevrage et permet au fumeur de changer ses habitudes graduellement. Les stratégies pour réduire le tabagisme comprennent entre autres : retarder le moment où l’on allume la cigarette suivante, fumer moins de cigarettes et fumer juste une partie de chaque cigarette. Si le fait de diminuer le nombre de cigarettes peut réduire certains risques pour la santé, fumer est toujours néfaste. Moins fumer ne revient pas à arrêter de fumer.
Toutes les méthodes de désaccoutumance de tabac produisent les résultats escomptés lorsque la personne est très motivée à arrêter de fumer et bénéficie d’autres soutiens, comme sa famille, ses amis, un groupe d’abandon du tabac ou une ligne de soutien téléphonique.
Copyright © Centre de toxicomanie et de santé mentale, 2003, 2010.
Les traitements et soutiens suivants sont offerts aux personnes qui cherchent à arrêter de fumer :
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