Les opioïdes sont une catégorie de médicaments habituellement prescrits pour soulager la douleur, contrôler la toux et la diarrhée et traiter la dépendance à d’autres opioïdes.
Les opioïdes sur ordonnance
M, morph (pour morphine); meth (pour méthadone); percs (pour Percodan et Percocet); juice (pour Dilaudid)
Les opioïdes, comme la codéine (dans Tylenol No. 3 et No. 4), l’oxycodone, la morphine, l’hydromorphone (Dilaudid) et le fentanyl, constituent une catégorie de médicaments habituellement prescrits pour soulager la douleur. Au nombre des autres utilisations médicales, figurent le soulagement de la toux et de la diarrhée, et le traitement de la dépendance à d’autres opioïdes. Comme les opioïdes produisent un état d’euphorie, ils sont parfois consommés en quantités excessives. Certaines personnes les utilisent pour leur capacité à produire un « high » serein et détendu.
Les personnes qui consomment des opioïdes feraient bien d’avoir une trousse de naloxonegratuite. La naloxoneétant un médicament qui peut temporairement contrecarrer les effets d’une surdose aux opioïdes et donner la chance aux ambulanciers d’intervenir.
Certains opioïdes, comme la morphine et la codéine, sont présents à l’état naturel dans l’opium, une substance gommeuse que l’on récolte dans la capsule du pavot asiatique, qui pousse dans le sud de l’Asie. Les opioïdes hémisynthétiques, comme l’hydromorphone et l’hydrocodone, sont fabriqués en modifiant la structure chimique de ces opioïdes à l’état naturel. Les opioïdes synthétiques, comme la méthadone, sont faits à partir de produits chimiques et ne sont pas extraits des opioïdes à l’état naturel.
Les opioïdes sur ordonnance se présentent sous diverses formes : comprimés, capsules, sirops, solutions et suppositoires.
Les professionnels de la santé autorisés prescrivent des opioïdes aux patients qui souffrent de douleurs aiguës ou chroniques. On les prescrit aussi pour soulager une toux modérée ou grave et la diarrhée. Par ailleurs, la méthadone et la buprénorphine sont des opioïdes prescrits pour traiter la dépendance à d’autres opioïdes.
On considère comme abusif l’usage d’opioïdes sur ordonnance à des fins non médicales. L’usage d’opioïdes illicites comme l’héroïne attire beaucoup d’attention, mais certains des opioïdes qui font le plus souvent l’objet d’un usage abusif sont les médicaments sur ordonnance, notamment le Tylenol, qui contient de la codéine, l’hydromorphone, l’oxycodone, la morphine et d’autres.
De faibles doses d’opioïdes suppriment la sensation de douleur et la réaction émotionnelle à la douleur. D’autres effets sont aussi possibles, comme le sentiment d’euphorie, la somnolence, la détente, la difficulté à se concentrer, la contraction des pupilles, une légère diminution de la fréquence respiratoire, les nausées, les vomissements, la constipation, la perte d’appétit et la transpiration. À plus fortes doses, ces effets deviennent plus intenses et durent plus longtemps.
Les effets des opioïdes dépendent de nombre de facteurs, parmi lesquels :
La rapidité et l’intensité des effets des opioïdes varient en fonction de la façon dont ils sont consommés. Lorsqu’ils sont pris par voie orale, les effets se font sentir graduellement, généralement dans 10 à 20 minutes environ. En cas d’injection intraveineuse, les effets deviennent extrêmement intenses et se font ressentir en l’espace d’une minute. Lorsque des opioïdes sont administrés pour soulager la douleur, la durée des effets varie en fonction du type d’opioïde. Quel que soit l’opioïde, une seule dose peut généralement soulager la douleur pendant quatre à cinq heures.
Quand on prend des opioïdes selon la prescription et sous contrôle médical, le risque d’accoutumance est faible. Cependant, ce risque semble plus élevé chez les personnes qui ont des antécédents d’usage abusif de drogues ou de dépendance.
Toute personne qui prend des opioïdes régulièrement développe une accoutumance physique. L’accoutumance physique est une conséquence de l’adaptation de l’organisme à la présence de ces médicaments et ne constitue pas le même phénomène que la dépendance. La personne qui a développé une accoutumance physique ressentira des symptômes de sevrage dans les six à douze heures qui suivent la prise d’un opioïde à action brève, comme l’hydromorphone, et dans l’un à trois jours qui suivent la prise d’un opioïde à action prolongée, comme la méthadone. Dans le cas des opioïdes à action brève, les symptômes de sevrage apparaissent rapidement et sont intenses; pour ce qui est des opioïdes à action prolongée, ces symptômes se manifestent plus progressivement et sont moins intenses.
Au nombre des symptômes de sevrage, mentionnons :
Normalement, les symptômes disparaissent après une semaine, bien que certains d’entre eux, comme l’anxiété, l’insomnie et l’état de manque, puissent durer pendant longtemps. Les symptômes de sevrage des opioïdes constituent rarement un danger de mort.
Les opioïdes peuvent être dangereux s’ils sont utilisés sans contrôle médical, entre autres raisons, parce que :
Les opioïdes sont des médicaments dépresseurs, c’est-à-dire ils ralentissent la partie du cerveau qui maîtrise la respiration. Tous les opioïdes sont particulièrement dangereux quand ils sont pris en grande quantité ou lorsqu’ils sont combinés à d’autres dépresseurs, comme l’alcool et les benzodiazépines. Les signes d’une surdose sont, entre autres, la respiration lente, la peau bleutée et le coma. La mort peut s’ensuivre si la respiration s’arrête.
Les personnes qui consomment régulièrement des opioïdes à cause du plaisir qu’ils procurent, développent vite une accoutumance, ce qui entraîne le besoin d’en prendre des quantités de plus en plus importantes pour atteindre l’effet recherché. Le risque de surdose augmente à mesure que la dose augmente. On se débarrasse de l’accoutumance si on arrête de prendre cette drogue. Si par la suite on recommence à prendre la même dose qu’on prenait avant d’en cesser la consommation, le risque de surdose devient alors plus élevé.
Certaines personnes s’injectent des opioïdes pour accroître l’intensité de l’euphorie. Le partage des seringues s’accompagne d’un risque élevé de contracter des infections comme celle au VIH ou de développer des maladies comme l’hépatite. Les comprimés ou capsules pharmaceutiques, une fois dilués pour être injectés, contiennent des substances non pharmaceutiques qui sont susceptibles d’endommager de façon permanente les veines et les organes.
La consommation fréquentes d’importantes quantités d’opioïdes durant la grossesse peut augmenter le risque d’accouchement prématuré et de symptômes de sevrage du nourrisson. Les femmes enceintes qui ont une dépendance aux opioïdes sont traitées à la méthadone pour prévenir les symptômes de sevrage.
L’usage d’opioïdes à long terme peut causer de la constipation, une diminution de la libido, des irrégularités du cycle menstruel et des sautes d’humeur. Une dépendance aux opioïdespeut avoir des effets sociaux, financiers et émotionnels dévastateurs, à long terme.
Source :
Vous connaissez… Les opioïdes sur ordonnance © Centre de toxicomanie et de santé mentale, 2012.
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