Mesures devant être prises pour favoriser l’équité en matière de santé et la santé mentale des réfugiés noirs au Canada
AUTER.E.S Régine Uwibereyeho King, David Clarence Este, Sophie Yohani, Patrina Duhaney, Christine McFarlene et Jackie Ka Kei Liu
Endroit Canada
Résumé
L’objectif général était de faire la synthèse des connaissances sur les mesures devant être prises pour favoriser l’équité en matière de santé et la santé mentale des réfugiés noirs au Canada. Des systèmes de schématisation conceptuelle de groupe ont été utilisés pour générer et organiser des énoncés d’action en lien avec divers déterminants sociaux de la santé. Au total, 174 personnes de Calgary et d’Edmonton ayant l’expérience du travail auprès des Canadiennes et Canadiens noirs ont participé à quatre groupes de discussion. Un schéma de dix grappes portant sur la criminalisation des Canadiens noirs a été généré afin de promouvoir la prestation de services de santé mentale appropriés et adaptés à la culture, qui sont essentiels pour favoriser l’équité en matière de santé et la santé mentale de cette population.
Comment cette recherche s’applique-t-elle à mon travail?
Le racisme anti-Noirs a un impact déterminant sur les divers aspects du domaine de la santé mentale, y compris les établissements psychiatriques, les théories sur la maladie mentale, les diagnostics et les étiquettes connexes, ainsi que les approches en matière de prestation de services.
S’il est vrai que toutes les personnes noires qui immigrent dans les pays occidentaux sont confrontées à ces structures et pratiques historiques, la situation est encore pire pour les réfugiés noirs, qui vivent des événements traumatisants avant et pendant leur migration en plus de relever des défis supplémentaires dans leur pays d’accueil.
Le racisme anti-Noirs est persistant et omniprésent dans les pays occidentaux. Il est reconnu comme une forme de traumatisme et un important déterminant social de la santé mentale. Toutefois, de nombreuses approches thérapeutiques ont tendance à rendre pathologiques et à individualiser les problèmes de santé mentale des personnes noires, particulièrement les réfugiés noirs.
Le fait de ne pas considérer le racisme anti-Noirs comme un important déterminant social de la santé mentale témoigne du manque constant d’interventions adaptées à la culture des Canadiennes et Canadiens noirs, qui a pour effet de limiter leur accès aux services et l’utilisation de ces services. Un grand nombre d’approches médicales et de psychothérapies dominantes ne font pas de lien entre le racisme, d’une part, et les problèmes de santé mentale et les autres déterminants sociaux de la santé mentale, d’autre part.
Que dois-je retenir de cette recherche?
Cette étude illustre l’écart entre les mesures qu’il faut prendre pour favoriser une bonne santé mentale au sein de la population noire du Canada et les lacunes au niveau des services. Elle confirme les conclusions d’études antérieures qui établissaient un lien entre les inégalités en matière de santé auxquelles sont confrontées les personnes noires en Amérique du Nord et les déterminants sociaux de la santé, particulièrement la discrimination raciale et les facteurs culturels. De plus, on reconnaît que les interventions permettant de régler ces enjeux sont limitées.
Prochaine étape
La lutte contre la criminalisation des Canadiennes et des Canadiens noirs grâce à un éventail d’interventions ayant pour but de les réhumaniser auprès des institutions leur permettra de participer à l’élaboration de services de santé mentale appropriés adaptés à leur culture et d’obtenir le concours d’autres personnes à cette fin.
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