Expériences vécues par les réfugiées oromos lors de leur réinstallation au Canada
AUTER.E.S Biftu Yousuf et Nicole Berry
Endroit Canada
Résumé
Dans la littérature, de plus en plus d’articles indiquent que les expériences ayant un lien avec le genre donnent lieu à des circonstances différentes pour les hommes et pour les femmes lorsqu’ils deviennent des réfugiés et par la suite. Cet article avait pour but d’enrichir la littérature en examinant les défis qu’ont dû relever les femmes oromos ayant immigré au Canada en tant que réfugiées. Pour ce faire, les auteures ont interviewé six femmes oromos dans l’Ouest canadien afin de déterminer les raisons pour lesquelles elles ont quitté l’Éthiopie, les expériences qu’elles ont vécues en tant que réfugiées demandant l’asile et les difficultés qu’elles ont éprouvées lors de leur réinstallation et de leur intégration. EIles ont constaté que les défis qu’ont dû relever les femmes oromos sont semblables à ceux des hommes oromos, mais qu’en plus elles ont été victimes de subjugation fondée sur le genre à chaque étape de l’émigration.
Comment cette recherche s’applique-t-elle à mon travail?
En tant que fournisseur de services, vous devez être conscient.e de l’influence du genre sur les besoins uniques des réfugiées et de la façon dont le système canadien remarginalise ces femmes. La prestation de services doit reposer sur une approche axée sur l’intersectionnalité afin de bien comprendre les expériences vécues par les réfugiées et les effets constants de la dynamique des genres.
Que dois-je retenir de cette recherche?
Contrairement aux études qui laissent croire que les femmes sont affranchies après leur réinstallation, cette étude indique que la convergence de l’origine nationale, du genre et de la classe sociale crée des conditions qui limitent les possibilités de mobilité ascendante pour les réfugiées. On peut établir un lien entre cette difficulté et la détresse ressentie pendant les diverses étapes du cheminement migratoire.
Prochaine étape
On devrait réaliser d’autres études sur les possibilités de mobilité ascendante chez les enfants d’anciennes réfugiées. Quelle est l’incidence de la réalité d’anciennes réfugiées sur les immigrants de deuxième et de troisième génération? Les expériences vécues influencent-elles les enfants d’anciennes réfugiées? Sont-elles intériorisées par ces enfants et influencent elles en retour la génération suivante? Cela pourrait expliquer certaines des difficultés qu’éprouvent les jeunes immigrants africains au Canada. Enfin, il doit bien y avoir une meilleure façon de favoriser la mobilité ascendante des anciens réfugiés.
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