Auteur(e)s: René Morissette et Feng Hou
Organisations: Statistique Canada
Date: 24 avril 2024
Résume
À mesure que la population du Canada vieillit et que l’espérance de vie augmente, les personnes âgées nées au Canada et les personnes âgées immigrantes pourraient aider à atténuer les pressions à la baisse exercées sur le taux d’emploi global grâce à leur participation au marché du travail. De nombreux aînés travaillent après l’âge de 65 ans pour diverses raisons. Certains indiquent qu’il est nécessaire pour eux de continuer à travailler en raison d’épargne-retraite inadéquate, de paiements hypothécaires, de dépenses imprévues ou de leurs responsabilités d’offrir un soutien à leurs enfants ou à d’autres membres de la famille au Canada ou ailleurs. D’autres choisissent de travailler pour avoir un sens d’accomplissement personnel et demeurer actifs et engagés. Le travail par choix au lieu de par nécessité peut avoir d’importantes répercussions sur le bien-être des personnes âgées. De plus, les données sur l’emploi par choix et par nécessité peuvent aider les employeurs et les décideurs à mieux comprendre les facteurs qui influent sur les décisions des aînés concernant leur retraite. Pour mettre en lumière cette question, le présent article repose sur des données tirées de l’Enquête sur la population active (EPA) et permet d’examiner la mesure dans laquelle les personnes nées au Canada et les personnes immigrantes de 65 à 74 ans travaillaient par choix ou par nécessité en 2022 .
Que dois-je retenir de cette recherche ?
Au cours des dernières années, le vieillissement des travailleurs au Canada a mené à de nombreuses discussions portant sur la façon d’accroître l’offre de main-d’œuvre globale. Alors que l’espérance de vie augmente et que les emplois exigeants sur le plan physique représentent une plus petite part des emplois que par le passé, les aînés constituent un segment de la main-d’œuvre pour lequel accroître les taux d’activité est potentiellement réalisable. Bien que des changements dans les taux d’activité des aînés aient été documentés par le passé (Uppal, 2010), la mesure dans laquelle les aînés travaillent par nécessité au lieu de par choix n’a pas encore été documentée.
Le présent article comble cette lacune et démontre que, en général, près de 1 aîné sur 10 âgé de 65 à 74 ans a déclaré travailler par nécessité en 2022. Certains groupes d’aînés ayant de plus hauts niveaux de vulnérabilité financière, notamment les immigrants, les femmes sans conjoint et les hommes qui résident dans des logements loués, étaient plus susceptibles que d’autres groupes de travailler par nécessité.
Comparativement aux aînés qui travaillaient par choix, ceux qui travaillaient par nécessité touchaient des salaires inférieurs et étaient plus susceptibles d’occuper des emplois qui exigeaient relativement peu de formation, d’études et d’expérience
Prochaine étape
Ensemble, ces constatations indiquent qu’un certain nombre d’aînés qui travaillent par nécessité sont plus vulnérables sur le plan économique que leurs homologues qui travaillent par choix. Pour confirmer si c’est en effet le cas, une évaluation détaillée de toutes les sources de revenus et du patrimoine des aînés sera requise. Une telle tâche devra être effectuée dans une étude subséquente. Enfin, il convient de souligner que les décisions de certaines personnes âgées en matière d’emploi, comme mesurées en 2022, peuvent avoir été en partie influencées par la pandémie de COVID-19. La question reste ouverte de savoir si les pourcentages de personnes âgées qui travaillaient par choix ou par nécessité étaient les mêmes avant la pandémie.
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