Le PSMIR anime une communauté de pratique (CdP) virtuelle composée de prestataires de services de santé, d'établissement et de services sociaux à travers le Canada qui soutiennent la santé mentale des immigrants et des réfugiés. Le forum de discussion en ligne de la CdP permet aux prestataires de poser des questions au groupe d'experts en la matière du projet. Nous vous présenterons quelques-unes des questions posées par les prestataires et les réponses fournies par les experts en la matière.
Question
Les enfants assimilent très rapidement la culture et le mode de vie canadiens que les parents, ce qui est à l'origine de conflits parents-enfants. Pour anticiper ce genre de situation, ne faudrait-il pas donner une formation aux parents immigrants et réfugiés sur les besoins de leurs enfants et sur la loi canadienne en cette matière?
Dre. Debra Stein, Psychiatre (enfants et adolescents), SickKids Centre pour la santé mentale communautaire, a répondu :
Je suis tout à fait d’accord que les enfants et les jeunes nouveaux arrivants sont généralement beaucoup plus rapides à saisir la langue et adapter aux normes d'accueil que leurs parents, et que cela peut être une source de conflit, mais je pense que l'éducation des parents doit être dispensée de manière flexible et adaptée. Le risque de fournir une « formation » aux familles nouvellement arrivées est que cette formation pourrait valoriser un style parental plutôt qu'un autre et conduire les parents à penser qu'ils ne peuvent pas compter sur leurs propres points forts et ressources. Autrement dit, cela peut être perçu comme culturellement peu sûr par certains parents. Oui, les familles ont besoin de connaître les lois régissant la discipline physique des enfants, mais j'aime l'idée d'organismes qui facilitent les groupes de soutien avec les parents comme co-leaders et apportent des sujets d'intérêt au groupe.
Dre. Ghayda Hassan, Psychologiste, Université du Québec à Montréal (UQAM) a répondu:
En effet les enfants habituellement intègrent leur société plus vite que leurs parents, ce serait une très bonne idée que les organismes et autre lieux dans la communautés fassent des rencontre informelles et agréables par exemple avec du thé, café et autres choses à manger et permettre aux parents de partager leurs idées et inquiétudes pour rapport à cette situation et discuter avec eux tout, leur passant les informations importantes qui pourraient les aider à mieux comprendre ce que leurs enfants vivent, ce que la famille peut alors vivre comme défis et comment les résoudre en évitant les conflits et l'escalade. Aider dans ce sens les parents à comprendre qu'ils peuvent aider leurs enfants à travers ces changements et en bénéficier eux-mêmes parfois.