Question : Comment soutenir une personne dont vous savez qu'elle connaît des problèmes de santé mentale, comme un sentiment constant de tristesse et d'anxiété, mais qui refuse d'accéder à l'aide en raison de la stigmatisation et de la peur d'être à nouveau traumatisée ?
Dre. Debra Stein, Psychiatre (enfants et adolescents), SickKids Centre pour la santé mentale communautaire, a répondu:
Je pense que cela commence vraiment par la relation de confiance et sûre que nous construisons avec la personne que nous aimerions voir accéder à des soutiens en matière de santé mentale. En tant que prestataires de soins, nous devons être perçus comme une personne qui comprend vraiment sa situation et qui a son meilleur intérêt à l’esprit, tout en faisant preuve de respect pour ses limites. D’après mon expérience, il est plus facile pour les clients de franchir le pas et de consulter un clinicien en santé mentale une fois qu’ils se sentent en sécurité dans cette première relation bienveillante.
C'est encore plus facile si ce premier prestataire de soins connaît personnellement le clinicien auquel il s'adresse et peut se porter garant de son travail. À the Canadian Centre for Victims of Torture, il a été très utile pour nous, psychiatres, de travailler aux côtés du personnel de l'établissement et d'avoir nos bureaux sur place. Non seulement le personnel pourrait mentionner mon nom et me décrire comme un clinicien de confiance, mais nous pourrions également organiser une douce « rencontre et accueil » où le client pourrait simplement venir me rencontrer en personne après sa rencontre avec son travailleur d'établissement (vraiment une introduction chaleureuse de 3 à 5 minutes, avec un sourire et un bonjour, pas grand-chose de plus). J’ai trouvé que cela aidait vraiment à atténuer l’anxiété liée à la référence.
Une autre solution consisterait à explorer les craintes du client et à tenter de répondre à ses préoccupations spécifiques. Il est parfois surprenant de voir ce qui apparaît lorsqu’on demande directement aux clients ce qui les inquiète à l’idée de consulter un clinicien en santé mentale. Une certaine psychoéducation sur la façon dont les soutiens en santé mentale sont très largement accessibles à de nombreuses personnes au Canada (et pas seulement aux personnes atteintes de troubles mentaux graves persistants comme la schizophrénie) peut également grandement contribuer à apaiser les craintes.
Enfin, à moins de problèmes de sécurité aigus, il est important d’y aller lentement. C'est généralement un processus qui prend du temps et de la patience.