Un double diagnostic est posé lorsqu’une personne a simultanément une déficience intellectuelle (limitations importantes du fonctionnement cognitif) et un problème de santé mentale.
L’expression double diagnostic désigne l’existence concomitante, chez une même personne, d’une déficience intellectuelle et d’un problème de santé mentale.
Le terme déficience intellectuelle sert à décrire les limitations importantes dans le fonctionnement cognitif (capacité intellectuelle de raisonner, d’organiser, de planifier, de porter des jugements et de déterminer les conséquences) et dans le fonctionnement adaptatif (capacité d’acquérir une autonomie personnelle, déterminée par l’aptitude à apprendre et à appliquer des habiletés conceptuelles, sociales et pratiques à la vie quotidienne).
Vraisemblablement permanentes, ces limitations, qui doivent s’être manifestées avant que la personne n’atteigne 18 ans, influent sur les activités importantes de la vie quotidienne, comme les soins personnels, le langage ou la faculté d’apprentissage.
La déficience intellectuelle est une expression générique qui englobe différents types de déficiences, dont certaines sont d’origine génétique – tels le syndrome de Down et le syndrome du X fragile – et d’autres résultent d’accidents ou de maladies (rubéole congénitale, syndrome d’alcoolisme fœtal, méningite…) survenus durant la gestation ou à l’enfance. Parfois, la cause est inconnue, comme dans le cas du trouble du spectre autistique.
En raison du chevauchement entre les problèmes de santé mentale et les déficiences intellectuelles, il est souvent difficile de dire si les comportements sont liés à des problèmes médicaux, environnementaux, émotionnels ou psychiatriques, ou à une combinaison de ces facteurs. Les cliniciens peuvent prendre des mesures pour mieux comprendre la façon dont les facteurs biologiques, psychologiques et sociaux peuvent influer sur la santé mentale d’une personne.
De nombreuses personnes atteintes d’une déficience intellectuelle peuvent avoir des problèmes médicaux qui passent inaperçus et ne sont pas traités. Il peut être nécessaire de subir un examen médical complet et des examens dentaires, de la vue et de l’ouïe pour déceler ces problèmes.
Le comportement d’une personne pourrait s’expliquer par un manque de soutien ou un soutien inadéquat. En effet, si elle n’est pas en mesure de faire ce qu’elle souhaite ou ce qu’on attend d’elle, elle pourrait éprouver de l’anxiété ou de la colère ou se sentir abattue.
Il existe une différence entre les troubles émotionnels et les troubles psychiatriques. Nous connaissons tous des moments où nous éprouvons de fortes émotions négatives : colère, tristesse, anxiété... Lorsque les tentatives répétées de résoudre les problèmes émotionnels achoppent, le problème émotionnel peut se transformer en problème de santé mentale ou en un trouble psychiatrique.
Il n’existe pas de ligne de démarcation nette permettant de dire à quel moment un problème émotionnel affectant une personne atteinte d’une déficience intellectuelle devient suffisamment grave pour pouvoir être qualifié de trouble psychiatrique. Cependant, les problèmes émotionnels qui ne sont pas reconnus et traités risquent de s’intensifier et de perturber gravement la personne et son entourage. De nombreux cliniciens ont recours aux critères du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM) pour dépister les troubles psychiatriques et en déterminer la nature.
La relation entre les déficiences intellectuelles et les problèmes de santé mentale est complexe. Les personnes atteintes de déficience intellectuelle sont plus susceptibles de développer un problème de santé mentale, ce qui s’explique par divers facteurs de nature physiologique, psychique et sociale.
Certains troubles génétiques à l’origine des déficiences intellectuelles peuvent prédisposer les sujets à des problèmes de santé mentale particuliers. C’est ainsi que les personnes atteintes de syndrome du X fragile présentent un risque accru de phobie sociale et que les personnes atteintes de microdélétion 22q11 présentent un risque accru de schizophrénie. C’est pourquoi il est essentiel de connaître la cause de la déficience intellectuelle.
Aucune intervention singulière ne convient à toutes les personnes porteuses d’un double diagnostic. Tout plan de traitement doit être établi en fonction des besoins particuliers de chaque client.
Le plan de traitement doit :
Généralement, une partie du traitement consiste à aider le client à trouver un emploi et un logement et à gérer ses finances, ainsi qu’à lui proposer des activités de loisirs et à lui fournir une assistance pour les activités de la vie quotidienne. Le professionnel responsable de l’évaluation peut recommander la consultation d’un thérapeute ou l’adoption d’un traitement médicamenteux. Parfois, le traitement comprend un volet destiné aux familles et aux aidants naturels, pour les aider à apporter des changements au soutien offert au client et aux attentes de ce dernier.
Lorsqu’une personne reçoit un diagnostic de trouble psychiatrique (trouble de l’humeur, trouble anxieux, schizophrénie, trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité, etc.), le plan de traitement comprend souvent la prescription de médicaments. Il n’est pas toujours possible d’attribuer les symptômes ou comportements affichés par une personne porteuse d’un double diagnostic à un trouble psychiatrique particulier. Lorsque le trouble psychiatrique sous-jacent est incertain ou inconnu, le plan de traitement peut comporter la prescription de médicaments pour les comportements problématiques. En pareille situation, il est essentiel de savoir ce que l’on cherche à traiter et d’avoir une description précise du comportement de la personne avant l’intervention pour pouvoir mesurer les changements survenus après la prise des médicaments.
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