TORONTO (23 novembre 2020) – Même avant la pandémie, un pourcentage record d’élèves de l’Ontario avaient des idées suicidaires et souffraient de détresse psychologique grave. C’est ce que révèle la plus récente édition du Sondage sur la consommation de drogues et la santé des élèves de l’Ontario (SCDSEO), dont les résultats ont été rendus publics par le Centre de toxicomanie et de santé mentale (CAMH). Les données ont été recueillies entre novembre 2018 et juin 2019 auprès de 14 142 élèves de la 7e à la 12e année. Le SCDSEO est la plus ancienne étude canadienne sur la santé mentale et l’utilisation de substances chez les jeunes.
Le pourcentage d’élèves ayant des idées suicidaires est le plus élevé jamais enregistré à l’aide du sondage depuis que CAMH a commencé à surveiller ce facteur en 2001. En effet, un élève sur six (16 %) a sérieusement envisagé de se suicider au cours de l’année ayant précédé le sondage. De plus, le pourcentage d’élèves ontariens de la 7e à la 12e année qui éprouvent une détresse psychologique grave, caractérisée par des symptômes d’anxiété ou de dépression, augmente de façon soutenue depuis que l’on a commencé à surveiller ce facteur en 2013. Un élève sur cinq (21 %) a dit avoir ressenti une détresse psychologique grave, une proportion près de deux fois plus élevée que celle enregistrée il y a six ans à peine.
« Ces données sont préoccupantes. Or, elles sous-estiment probablement le pourcentage d’élèves ontariens ayant des idées suicidaires ou éprouvant une détresse psychologique à l’heure actuelle, car elles ont été recueillies avant la pandémie de COVID-19, a déclaré la DreHayley Hamilton, scientifique principale à l’Institut de recherche sur les politiques de santé mentale de CAMH et co-directrice du sondage. Les résultats du sondage révèlent l’urgence de fournir des services de soutien en santé mentale à cette population pendant la période difficile actuelle. »
Soins en santé mentale
À la hausse du nombre d’élèves qui déclarent que leur santé mentale s’est détériorée se greffe une augmentation du pourcentage d’élèves ayant déclaré que l’on n’avait pas répondu à leurs besoins en matière de santé mentale. Bien que plus du quart des élèves (27 %) aient déclaré avoir consulté un professionnel de la santé mentale au moins une fois au cours de l’année écoulée, plus du tiers des élèves ont dit qu’ils ne savaient pas à qui s’adresser pour parler d’un problème de santé mentale. Dans l’ensemble, le pourcentage d’élèves ayant déclaré que l’on n’avait pas répondu à leurs besoins en matière de santé mentale a monté en flèche, passant de 28 % à 35 % au cours des six dernières années.
« Les élèves qui consultent un professionnel de la santé mentale sont plus nombreux que par le passé, mais un grand nombre de jeunes ne savent toujours pas à qui s’adresser, a déclaré la Dre Joanna Henderson, directrice, Centre Margaret et Wallace McCain pour la santé mentale des enfants, des jeunes et de leur famille, et directrice générale des Carrefours bien-être pour les jeunes de l'Ontario. De toute évidence, certains élèves ne reçoivent pas les soins en santé mentale dont ils ont besoin. De plus, il faut mieux faire connaître les services de santé mentale dans les écoles et la communauté. »
Temps d’écran et médias sociaux
Plusieurs mesures ont permis de constater que les élèves passent plus de temps que jamais devant un écran. En effet, un élève sur cinq (21 %) passe au moins cinq heures par jour sur les médias sociaux. Ce pourcentage a presque doublé en six ans.
Le quart des élèves (24 %) jouent à des jeux vidéo presque tous les jours et un élève sur sept (14 %) déclare avoir des symptômes d’un problème lié aux jeux vidéo qui affecte sa vie familiale et scolaire.
Lorsqu’on tient compte de tous les appareils électroniques, y compris les téléphones intelligents, les tablettes, les ordinateurs portatifs et de bureau et les montres intelligentes, on constate que plus d’un élève du secondaire sur trois (35 %) passe au moins cinq heures par jour devant un écran pendant ses temps libres, ce qui ne tient pas compte du temps consacré aux devoirs et aux travaux scolaires.
Activité physique
Plus de la moitié des élèves (58 %) estiment que leur santé physique est excellente ou très bonne. Toutefois, seul un élève sur cinq (21 %) suivait les lignes directrices relatives à l’activité physique quotidienne (soit au moins une heure d'activité physique modérée à intense par jour). Près des deux tiers des élèves (63 %) ont déclaré qu’ils dormaient moins de huit heures la veille des jours d’école. Ce pourcentage a augmenté considérablement depuis 2015.
« Nous avons constaté que le temps que les élèves passent devant un écran s’est accru de façon significative alors que leur nombre d’heures de sommeil a diminué ces dernières années, a déclaré la Dre Tara Elton-Marshall, co-directrice du sondage et scientifique indépendante à l’Institut de recherche sur les politiques de santé mentale. L’utilisation excessive des médias sociaux est préoccupante et la pandémie actuelle fait en sorte que les jeunes du Canada passent encore plus de temps devant un écran. Il faut trouver des moyens de réduire le temps passé devant un écran à des fins récréatives et amener les jeunes à se livrer à d’autres activités qui amélioreront leur bien-être. »
Tendances positives
Le sondage de 2019 a permis de cerner des tendances positives en ce qui concerne les comportements des jeunes. Par exemple, le pourcentage d’élèves ayant dit avoir été victimes d’intimidation à l’école est passé de 33 % à 23 % depuis 2003. De plus, le pourcentage d’élèves ayant déclaré avoir envoyé des textos au volant est passé de 36 % à 29 % au cours des six dernières années. Enfin, le pourcentage d’élèves ayant dit jouer à des jeux de hasard et d’argent, toutes catégories, a diminué considérablement depuis 2003, étant passé de 57 % à 31 %.
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À propos du SCDSEO
Le Sondage sur la consommation de drogues et la santé des élèves de l’Ontario (SCDSEO) est réalisé tous les deux ans par l’Institut de recherche sur les politiques de santé mentale de CAMH depuis 1977. Le SCDSEO est le plus ancien sondage permanent mené auprès des adolescents en milieu scolaire au Canada et l’un des plus anciens au monde. Le rapport préparé à partir des résultats de 2019 fait état des indicateurs de la santé physique et mentale, de l’intimidation, des jeux de hasard et d’argent et des problèmes connexes, des jeux vidéo et des problèmes connexes et d’autres comportements à risque chez les élèves de l’Ontario, ainsi que des variations observées depuis 1991, lorsque les données existent. Toutes les données reposent sur les réponses des élèves à des questionnaires anonymes distribués en classe. Le sondage a été administré par l’Institut de recherche sociale de l’Université York pour le compte de CAMH.
À propos du Centre de toxicomanie et de santé mentale (CAMH)
Le Centre de toxicomanie et de santé mentale (CAMH) est le plus important hôpital d’enseignement spécialisé en santé mentale et en traitement des dépendances au Canada, ainsi que l’un des principaux centres de recherche au monde dans ces domaines. CAMH intègre les soins cliniques, la recherche, l’éducation, l’élaboration de politiques et la promotion de la santé afin de transformer la vie des personnes aux prises avec la maladie mentale et la dépendance. Affilié à part entière à l’Université de Toronto, CAMH est un Centre collaborateur de l’Organisation panaméricaine de la Santé et de l’Organisation mondiale de la Santé. Pour plus de renseignements, consultez le site camh.ca/fr ou suivez @CAMHnews sur Twitter.
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