25 janvier 2022 (Toronto) — Selon le neuvième sondage sur la santé et l’usage de substances des Canadien.ne.s pendant la pandémie, mené conjointement par le Centre de toxicomanie et de santé mentale (CAMH) et Delvinia, entreprise de technologie de la recherche et de collecte de données des/sur les consommateurs, les adultes canadiens déclarent éprouver des niveaux d’anxiété, de solitude et de sentiments de dépression modérés ou graves aussi élevés qu’au début de la pandémie. Ce dernier sondage de la série a été réalisé auprès de 1004 Canadiens entre le 7 et le 11 janvier 2022.
Dans l’ensemble, un quart (25,1 %) des répondant.e.s ont déclaré des niveaux d’anxiété modérés ou graves , considérablement plus élevés comparativement à 19 % lors du dernier sondage mené en juillet 2021. Des pics similaires ont été observés dans les déclarations de niveaux desolitude (24,1 % à l’heure actuelle comparativement à 18,8 % l’été dernier) et de sentiments de dépression (22,3 % à l’heure actuelle comparativement à 18,6 % l’été dernier).
Le sondage a également révélé que les résultats variaient considérablement d’un sexe à l’autre. Le nombre de déclarations de niveaux d’anxiété, de solitude et de sentiments de dépression modérés ou graves a augmenté de façon importante chez les femmes, mais seulement légèrement chez les hommes.
« Ces hausses plus marquées chez les femmes pourraient refléter le fait qu’elles supportent souvent un fardeau disproportionné, notamment un déséquilibre sur le plan des responsabilités en matière de prestation de soins et de travail de première ligne », a affirmé Samantha Wells, Ph. D., coresponsable du sondage et directrice principale à l’Institut de recherche sur les politiques de santé mentale, à CAMH.
On s’inquiète également du nombre considérablement accru de déclarations de besoins insatisfaits en matière de santé mentale, 24 % des Canadien.ne.s ayant révélé qu’ils.elles n’avaient pas reçu l’aide dont ils.elles avaient besoin sur le plan de leur santé mentale pour faire face à la pandémie au cours des 12 derniers mois, comparativement à 19,5 % l’été dernier. Encore une fois, cette hausse (de 21,7 à 27,2 %) était surtout manifeste chez les femmes.
Les personnes dont l’emploi les expose à un risque élevé de contracter la COVID-19 ont déclaré une hausse importante de leurs symptômes de problèmes de santé mentale, 37 % ayant déclaré un niveau d’anxiété modéré ou grave comparativement à 23,5 % l’été dernier, et 35,7 % ayant déclaré éprouver des sentiments de dépression comparativement à 24,8 % l’été dernier, ce qui représente les plus hauts niveaux enregistrés depuis le début de la pandémie.
« Les gens sont incroyablement résilients malgré la pandémie qui persiste, mais ce sont les personnes qui travaillent en première ligne qui comptent parmi les plus touchées, d’ajouter Mme Wells. Bon nombre de personnes, plus particulièrement celles qui travaillent dans le secteur des soins de santé, sont confrontées à des facteurs de stress importants et risquent malheureusement d’atteindre le stade de l’épuisement professionnel. De nombreuses personnes finissent par s’en remettre, mais d’autres peuvent en souffrir les conséquences. Il faut prévoir du soutien pour les personnes les plus touchées. »
« Après tous les hauts et les bas de la pandémie, en ce qui a trait à la santé mentale des Canadien.ne.s, nous nous retrouvons à bien des égards au point où nous en étions il y a deux ans », a affirmé Hayley Hamilton, Ph. D., coresponsable du sondage et chercheuse principale à l’Institut de recherche sur les politiques en matière de santé mentale. « Le virus Omicron étant très répandu pendant cette période de sondage, les niveaux relativement faibles de détresse déclarés l’été dernier, alors que la vaccination était en pleine phase de déploiement, sont devenus un lointain souvenir pour bien des gens. Il est plus important que jamais d’investir dans la santé mentale pour préparer notre système de soins de santé à gérer les retombées de la pandémie. »
Autres conclusions importantes du sondage
- La crainte de contracter la COVID-19 a doublé en passant de 14,2 % à 28,3 %.
- Comme dans le cas des sondages antérieurs, les Canadien.ne.s âgé.e.s de 18 à 39 ans ont déclaré les plus hauts niveaux d’anxiété, de solitude et de sentiments de dépression modérés ou graves parmi tous les groupes d’âge (33,5 % dans le cas de l’anxiété, 29,1 % pour ce qui est de la solitude et 27,7 % pour ce qui touche les sentiments de dépression).
- De même, les personnes âgées de plus de 60 ans ont déclaré les plus faibles niveaux d’anxiété, de solitude et de sentiments de dépression parmi tous les groupes d’âge (16 % dans le cas de l’anxiété, 15,6 % concernant la solitude et 15,6 % en ce qui a trait aux sentiments de dépression).
- Les Canadien.ne.s ayant des enfants âgés de moins de 18 ans ont déclaré des niveaux considérablement plus élevés d’anxiété modérés ou graves que le reste de la population canadienne (31 % comparativement à 23,4 %).
« Je crois que pour de nombreuses personnes, cette vague semble différente des autres, comme si on leur avait coupé l’herbe sous le pied alors qu’elles croyaient que le pire était chose du passé », a déclaré le Dr David Gratzer, psychiatre à CAMH. « Je vois davantage de pessimisme et moins de résilience que lors des vagues précédentes. Rappelez-vous que nous subissions déjà une crise de santé mentale avant le début de la pandémie, et cette crise ne se terminera pas lorsque le dernier patient atteint de la COVID-19 quittera l’unité des soins intensifs. Pour les responsables des politiques de santé, il s’agit d’un problème à long terme auquel il faut s’attaquer dès maintenant. »
Méthodologie du sondage
Cette série de sondages a été réalisée en collaboration avec Methodify, une plateforme de recherche automatisée mise au point par Delvinia qui relie les organismes à des personnes réelles pour obtenir des données pouvant générer de nouvelles perspectives. Les résultats se fondent sur les réponses de 1 001 Canadien.ne.s anglophones de 18 ans ou plus qui ont participé à un sondage en ligne. Ces répondant.e.s constituent le panel en ligne Asking Canadians, lequel affiche une répartition équitable des âges, des sexes et des régions.
Un tableau de bord interactif, accessible à partir du site Web de CAMH à camh.ca/covid19dashboard, présentera les principaux résultats du sondage et sera mis à jour après chaque sondage. Pour accéder à un éventail de ressources pendant la pandémie, y compris des conseils, des stratégies d’adaptation et des ressources en matière de santé mentale et de consommation de drogues et d’alcool, visitez camh.ca/fr/info-sante/mental-health-and-covid-19.
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À propos du Centre de toxicomanie et de santé mentale
Le Centre de toxicomanie et de santé mentale (CAMH) est le plus grand hôpital d’enseignement spécialisé en santé mentale et en traitement des dépendances au Canada. L’hôpital est un centre de recherche de premier plan au monde. CAMH intègre les soins cliniques, la recherche scientifique ainsi que les activités de sensibilisation, d’élaboration de politiques et de promotion de la santé en vue de transformer la vie des personnes touchées par des problèmes de toxicomanie et de santé mentale. Affilié à part entière à l’Université de Toronto, CAMH est un Centre collaborateur de l’Organisation mondiale de la Santé et de l’Organisation panaméricaine de la Santé. Pour en savoir plus, visitez www.camh.ca/fr ou suivez @CAMHnews sur Twitter.
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